La Durdent, fleuve cauchois

Il court depuis Hericourt-en-Caux, près d'Yvetot, jusqu'à la Manche où il se jette, 24 kilomètres plus loin, à Veulettes-sur-mer, plus exactement. Torrentueux du fait de la configuration assez pentue de son bassin, le fleuve offre un débit régulier notamment dans ses versants amont et central.

Il a permis pendant des siècles de faire tourner les nombreuses minoteries à céréales et surtout les moulins dédiés au filage du lin. Les tisserands travaillaient à la confection de vêtements et des voiles et cordages des fameux terra-neuvas de Fécamp. La Durdent alimentait aussi des fabriques d'huile et d'encre, des petites industries diverses. Certains produisent encore de l'électricité.

On comptait ainsi pas moins d'une soixantaine de moulins répartis tout au long de son cours. Vers 1870, la vie économique était si active, que l'on songeât à la construction d'une voie de chemin de fer. Mais le tracé envisagé ne fut pas retenu. Cette décision obligea les industriels locaux à acheminer et réceptionner matières premières et fournitures dans des gares distantes de plus d'une dizaine de kilomètres. Moins compétitives, les entreprises

durent fermer progressivement, à l'heure où la marine à voile de Fécamp était également concurrencée par les nouveaux steamers et autres bateaux à moteur. Ainsi, l'un des plus petits fleuves côtiers de France, ne compte plus aujourd'hui qu'une trentaine de moulins. La plupart ne fonctionnent plus.